Le 24 mars 2021, la ville portuaire de Palma, au Mozambique, a été le théâtre d’une attaque meurtrière revendiquée par des groupes jihadistes. Cet incident tragique a causé la mort d’une centaine de personnes et a forcé des milliers d’autres à fuir. Plus de deux ans après, l’affaire connaît un nouveau développement : une plainte a été déposée en octobre 2023 par sept survivants et les familles de victimes. Ces derniers accusent TotalEnergies de « homicide involontaire » en raison, selon eux, de la gestion insuffisante des risques liés à ses opérations dans cette région instable.
Contexte de l’attaque de Palma
L’attaque de Palma a été l’une des plus sanglantes dans le cadre d’un conflit qui dure depuis plus de quatre ans dans la province de Cabo Delgado. Cette région, riche en gaz naturel, est devenue un champ de bataille entre les forces gouvernementales et des groupes jihadistes qui cherchent à imposer leur autorité. Les attaques ont interrompu les projets de développement, notamment le méga-projet de gaz liquéfié dont TotalEnergies est le principal acteur.
Les enjeux économiques du projet de gaz
Le projet de liquéfaction de gaz naturel au Mozambique représente un investissement de plusieurs milliards de dollars. TotalEnergies, en tant que leader de ce projet, avait anticipé une contribution significative à l’économie locale. Cependant, l’insécurité croissante dans la région a créé un climat de doute autour de la viabilité de ces investissements. Selon des estimations, le projet pourrait générer jusqu’à 50 milliards de dollars de revenus pour l’État mozambicain sur deux décennies, mais seulement si la sécurité est rétablie.
Les implications juridiques pour TotalEnergies
La plainte déposée par les survivants de l’attaque soulève des questions importantes sur la responsabilité des entreprises multinationales opérant dans des contextes de conflit. Les plaignants affirment que TotalEnergies a ignoré les avertissements concernant l’insécurité croissante dans la région et a échoué à mettre en place des mesures adéquates pour protéger ses employés et les communautés environnantes. Cela soulève des interrogations sur la gestion des risques par l’entreprise dans des zones à haut risque.
Une position difficile pour TotalEnergies
En réponse aux accusations, TotalEnergies a déclaré qu’elle prenait la sécurité très au sérieux et qu’elle avait mis en œuvre des protocoles pour faire face aux menaces. Néanmoins, cette affaire met le groupe dans une position délicate, car elle doit naviguer entre la nécessité de protéger ses investissements et la pression croissante pour agir de manière socialement responsable. Cela pourrait également inciter d’autres entreprises à reconsidérer leurs opérations dans des régions à risque.
Réactions et perspectives
Les répercussions de cette plainte pourraient être significatives non seulement pour TotalEnergies, mais aussi pour d’autres entreprises opérant en Afrique et dans d’autres régions en proie à l’instabilité. Les observateurs estiment que ce cas pourrait établir un précédent concernant la responsabilité sociale et légale des entreprises face aux actes de violence.
Par ailleurs, la réaction des autorités mozambicaines sera également cruciale. Alors que le gouvernement fait face à des critiques concernant sa lutte contre le terrorisme, une enquête approfondie pourrait révéler des lacunes dans la sécurité et dans la gestion des risques, touchant la réputation de l’État.
Un plaidoyer pour la justice
Les survivants et les familles des victimes espèrent qu’une investigation approfondie apportera des réponses et, surtout, justice. Ils souhaitent que les responsables soient tenus pour responsables et que les leçons soient tirées pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
À retenir
– **Attaque de Palma**, mars 2021 : environ 100 morts et milliers de déplacés.
– **Plaintes déposées** par sept survivants et familles des victimes contre TotalEnergies pour homicide involontaire.
– **Risque économique** : le projet de gaz naturel pourrait générer 50 milliards de dollars pour le Mozambique.
– **Responsabilité sociale** des entreprises : interrogations sur la gestion des risques dans des zones instables.
– **Appel à la justice** de la part des victimes et familles.
Quel rôle doivent jouer les entreprises multinationales pour garantir la sécurité des populations dans les zones de conflit tout en poursuivant leurs objectifs économiques ?